Un reportage auprès des migrants de Vintimille, dans le campement de la frontière et aux abords de la gare ; un entretien avec l’historien Yvan Gastaut autour des origines de cette frontière et des réfugiés qui l’ont traversée au cours du temps ; le tout mélangé sous une forme documentaire en vingt-neuf minutes.
Il y a la montagne, il y a la mer et il y a le poste frontière. Il est rouillé, on l’avait abandonné. Mais nous sommes en septembre 2015, les accords de Schengen ont du plomb dans l’aile, et c’est le retour des policiers. Ici, entre Vintimille et Menton, entre la Riviera et la Côte d’Azur, entre l’Italie et la France, les douaniers n’embêtent pas les touristes. Sur la route ou dans le train, ils sont là pour bloquer les migrants, les réfugiés, du Soudan ou encore de l’Erythrée. Jadis, ils avaient refoulé des juifs.
Pour raconter cette frontière au passé, nous irons voir l’historien Yvan Gastaut, maître de conférences à l’université de Nice Sophia-Antipolis. Il nous dira la genèse de cette ligne de démarcation. Il nous parlera surtout des différents flux de réfugiés qui s’y sont succédé au cours du temps, dans un sens comme dans l’autre : les Français fuyant Napoléon III, les Italiens quittant Mussolini ou la misère, les juifs persécutés par le nazisme, etc.
Pour le présent, ce seront les migrants de Vintimille, souvent Soudanais, victimes du conflit du Darfour et du chaos libyen. Il y a ceux du campement des rochers de la frontière, un campement No Border. Par là passaient également des militants européens anti-frontières. Depuis notre passage, début septembre, le camp a été démantelé par la police.
Nous irons voir aussi les migrants de la gare, quelques kilomètres plus loin. Ceux-là dorment au centre de la Croix Rouge, puis suivent un passeur, ou sautent dans un train vers l’Ouest, vers la France, vers la suite de l’exil.
Une émission de Clair Rivière avec l’universitaire Yvan Gastaut.
Dessin : Domizia Tosatto